Fondateurs
- Biographie de St François de Sales
- Mère Marie de Sales Chappuis
-
Le Père Louis Brisson
- Léonie Françoise de Sales Aviat
- Homélie de Mgr Kurt Koch
Notice biographique de saint François de Sales
Né en 1567 au château de Sales, près de Thorens (Haute Savoie) d'une famille de noblesse rurale, il est donc citoyen du duché de Savoie. François est envoyé à Paris pour faire ses études de droit. Il en profite pour suivre des cours de théologie. Licencié en droit, il va poursuivre sa formation à Padoue, où il passe brillamment son doctorat. Il s'inscrit au barreau de Chambéry comme avocat.

C'est l'époque où l'Église romaine, face au protestantisme et à la doctrine de la prédestination, reprend courage et se lance dans le grand mouvement de la Contre-Réforme. Après une crise religieuse personnelle, François décide de devenir prêtre. Il renonce à tous ses titres de noblesse, et à sa nomination comme sénateur du duché de Savoie.
Mgr Granier, l'évêque de Genève, réfugié à Annecy, lui confie l'évangélisation du Chablais, presque entièrement passé au calvinisme. François se rend à la forteresse des Allinges qui domine Thonon, et se lance avec ardeur dans la prédication. Il parcourt tout le territoire, à cheval, à pied dans la neige, parfois cerné par les loups...
Il entreprend d'écrire des lettres personnelles aux gens qu'il ne peut atteindre. Puis il fait appel à l'imprimerie pour éditer des textes qu'il placarde dans les endroits publics et distribue sous les portes. Ces publications périodiques imprimées sont considérées comme le premier "journal " catholique du monde, et c'est pourquoi François de Sales est le patron des journalistes. Furent ainsi publiés les "Méditations", les "Épîtres à Messieurs de Thonon", et les "Controverses". Et pour toucher les illettrés, il se met à prêcher sur les places, au milieu des marchés.
Après des mois d'insuccès, il peut célébrer Noël 1596 à Thonon. Soutenu enfin par le duc de Savoie, sa mission devient alors un succès et en deux ans le Chablais redevient catholique.
Parmi ses dirigées, la Baronne Jeanne-Françoise de Chantal est appelée à une mission spéciale. Veuve avec quatre enfants, elle se sent appelée par Dieu. François de Sales lui confiera en 1610, la fondation d'une nouvelle congrégation: l'ordre de la Visitation.

patron des journalistes
François mène de front la direction spirituelle de sa congrégation et celle de nombreuses personnes. Les notes prises par les Visitandines seront publiées après sa mort sous le titre "Entretiens spirituels". Il veille sur son diocèse où il accomplit toutes les fonctions de sa charge.
Fatigué après tous les offices de Noël 1622, qu'il a célébrés à Lyon, il est frappé d'apoplexie le 27 décembre, et meurt le lendemain. Il fut proclamé saint en 1665, et docteur de l'Église en 1877. Son corps repose à Annecy, dans le nouveau monastère de la Visitation construit en 1911.
La vénérable Mère Marie de Sales Chappuis
Les premières années
Thérèse Chappuis est née le 16 juin 1792 dans le Jura suisse, dans le petit village de Soyhières, d’un père aubergiste. Elle est la septième d’une famille de onze enfants. Son père est un homme cultivé, mais aussi un catholique fervent. Sa mère s’occupe courageusement de toute la maisonnée. Thérèse est baptisée le jour-même de sa naissance.

la "Bonne Mère"
Sa petite enfance est heureuse, dans cette famille unie. Et ses parents lui enseignent l’amour du Christ et de l’Eglise. Thérèse n’a que quatre ans lorsqu’elle découvre la Présence Réelle: "Je compris tout. Dieu se révéla à moi; je vis que c’était le Sacrifice du Sauveur et j’en reçus une impression de lumière qui m’est toujours restée présente". Foi précoce, mais qui jamais ne se démentira par la suite. D’ailleurs, Thérèse sera rapidement surnommée "la petite sainte de monsieur Chappuis" par les villageois.
Elle part à quatorze ans à Fribourg rejoindre le pensionnat de la Visitation. Elle ne quitte pas complètement sa famille puisqu’elle retrouve là-bas sa sœur aînée, religieuse. A Fribourg, Thérèse est une jeune fille gaie et enthousiaste. Chacun peut apprécier sa gentillesse, mais aussi son attachement au devoir d’état. Malheureusement, elle est d’une santé fragile.
Quelques temps plus tard, elle revient dans son village natal, et là encore, Thérèse respecte pleinement son devoir d’état, en aidant ses parents déjà, mais aussi en donnant de son temps à la paroisse. De fait, elle découvre chaque jour davantage le Bon Dieu, et pense parfois à la vie religieuse. Sans s’y attarder cependant, jouissant d’un grand bonheur dans cette atmosphère familiale préservée.
L'éveil d'une vocation
Toutefois, elle n’a que dix-huit ans lorsque, à la suite d’un pèlerinage, elle décide de devenir visitandine à Fribourg. Mais l’expérience n’est pas concluante, et moins de trois mois plus tard, elle est de retour dans sa famille, l’éloignement ayant été trop dur à supporter. Elle pense alors ne pas être faite pour la vie religieuse. Dès lors, Thérèse, quoique toujours aidant chacun et travaillant de son mieux au service de tous, n’a plus le cœur à l’ouvrage. Elle traverse une période très dure, et parfois même a l’impression que le Bon Dieu est bien loin… La crise est longue: pendant trois ans, Thérèse souffre et porte cette croix avec patience. Néanmoins, elle se réfugie entre les bras de la sainte Vierge, et court très souvent à Notre-Dame du Vorbourg, proche de Soyhières, lui confier sa souffrance. Elle comprend alors que ce que Dieu a voulu lui faire comprendre, c’est qu’il faut savoir tout quitter pour son Amour. Elle vit alors cet abandon tout salésien et décide pour de bon de rejoindre la Visitation de Fribourg. Elle quitte sa famille le 21 novembre 1814, pour entrer en clôture. Dès cette dernière franchie, elle s’écrie avec foi et conviction: "je suis religieuse pour toujours !".
Une visitandine exemplaire
Dès lors, Thérèse est une visitandine exemplaire. Sa vie est faite de renoncement, et ainsi elle prend la résolution de ne plus regarder par la fenêtre de la cellule d’où la vue splendide lui rappelle ses jeunes années; vie d’apprentissage aussi, s’attachant à l’obéissance et à l’abandon qui font la sainte visitandine, mais aussi et surtout à l’humilité, première des vertus. Elle se donne avec joie et entrain, ce qui n’est pas sans comique parfois; par exemple, portant un chandelier au réfectoire, elle est arrêtée nette dans son élan par un obstacle qu’elle franchit d’un bond, s’apercevant aussitôt que cet obstacle n’était autre que la supérieure, prosternée à terre par pénitence !

la "Bonne Mère" portrait
Ce n’est pas sans étonnement que la maîtresse des novices s’entretient avec elle, et découvre chaque jour un peu plus à quel point Dieu dirige cette âme, telle "une petite boule de cire" qu’Il façonne selon ses desseins. La maîtresse exhorte donc sa novice à mettre par écrit tout ce que Dieu lui enseigne durant l’oraison. Toujours obéissante, elle s’exécute, quoique ce ne soit pas sans efforts. Elle commence son "petit cahier spirituel" en la fête du Sacré Cœur de Notre Seigneur, signe fort qu’elle ne peut encore saisir. Mais ce qu’elle écrit témoigne de son apprentissage, et de son abandon : "La sanctification de la créature la plus faible et la moins capable de reconnaître vos bienfaits doit, ce me semble, vous glorifier davantage. Ce motif, supérieur à tout autre, me soutiendra dans la dépendance que vous voulez de moi". Elle le démontrera toute sa vie durant…
Elle prononce ses vœux le 9 juin 1816. Et c’est une visitandine active. Elle est envoyée à Metz avec deux autres religieuses pour rétablir le monastère fermé à la Révolution. Mais, gravement malade, elle est obligée de revenir à Fribourg en octobre 1819, où le noviciat lui est confié. Pendant plusieurs années, elle accomplira avec dévouement son devoir.
Mère Marie de Sales Chappuis
En 1826, la Visitation de Troyes la demande pour y être supérieure. Ce n’est pas sans hésitation que le monastère de Fribourg accepte, même si elle découvre clairement pendant l’oraison que le Bon Dieu la demande à cette charge, ce qu’elle confie à sa supérieure évidemment surprise. Aussi, elle rejoint Troyes le 1er juin 1826, et de suite ses filles trouvent en elle une vraie mère, faisant "tout par amour et rien par force", même si ce n’est pas sans effort qu’elles retrouvent tout d’abord l’esprit d’obéissance et d’abandon cher à la Visitation imposé par leur nouvelle mère. Mais les fruits sont si rapides qu’elles se mettent bien vite à sa suite, et ce n’est pas sans raisons qu’elle sera surnommée la "Bonne Mère" par les habitants de Troyes…
Le relâchement du monastère de Troyes depuis sa réouverture en 1807 était néanmoins visible; la clôture notamment n’était pas bien définie, en raison de la présence d’un pensionnat. La nouvelle mère décide donc de la rétablir pleinement, dans toute la maison, y compris le pensionnat. Mais la mesure n’est pas acceptée par les parents, et bien vite il n’y a plus que quatre pensionnaires. De fait, la situation financière du monastère s’en ressent grandement, et la pauvreté est évidente. Mais Mère Marie de Sales Chappuis s’en remet à la Providence, cette dernière ne l’ayant jamais abandonnée par la suite : c’est ainsi que miraculeusement elle put agrandir le monastère ou restaurer la chapelle notamment. Troyes porte beaucoup de fruit, et le Bon Dieu y montre clairement sa volonté, accomplissant en elle ce qu’elle écrivait quelques années plus tôt : "J’ai vu que j’aurai le fruit et les effets de la vie contemplative et active".
Un jour, elle voit un jeune séminariste accompagnant un prêtre venu donné le Sacrement des malades à une religieuse. Le Seigneur s’ouvre alors à elle, et la mère confie au prêtre : "Vous nous avez amené aujourd’hui notre confesseur; il faut nous le réserver car Dieu nous l’a choisi". Et en effet, ce jeune séminariste, M. l’abbé Brisson, sera aumônier et confesseur de la Visitation quarante-quatre ans durant.
En 1838, Mère Marie de Sales Chappuis part néanmoins à Paris, afin de gouverner la Visitation de Vaugirard, deuxième monastère de la capitale. Elle y accomplira là encore pleinement son devoir, "toujours radieuse, donnant vie autour d’elle, soulevant les âmes, les volontés, rendant tout facile", comme l’écrivirent ses filles. Durant ses "années parisiennes", son confesseur l’invite à écrire, comme durant son noviciat, ce qu’elle reçoit de Dieu pendant l’oraison. Mère Marie de Sales Chappuis s’exécute bien évidemment, et écrit chaque jour quelques notes, d’où transparaissent la grandeur et l’Amour infini du Bon Dieu.
Elle quitte Paris en 1844, et rejoint Troyes, où la communauté l’a rappelée avec ferveur et insistance. Elle retrouve alors un monastère vivant, un pensionnat en plein essor, et elle va y remettre tout son cœur. C’est un véritable rayonnement salésien, et c’est dans cet esprit que sont formées les pensionnaires, à l’image de celle qui deviendra Françoise de Sales Aviat et fondra la congrégation des Sœurs Oblates de Saint-François de Sales, fortement inspirée par les enseignements de Mère Marie de Sales Chappuis.

la "Bonne Mère" portrait
Les Oblates de Saint François de Sales
Mais elle est loin d’être au bout de ce que veut faire d’elle le Bon Dieu. A son retour de Paris, elle retrouve M. l’abbé Brisson aumônier du monastère. Elle y voit un signe évident de la volonté de Dieu, et s’ouvre au jeune prêtre d’un projet qui lui tient à cœur depuis longtemps : diffuser largement l’esprit de saint François de Sales, "faire la fonction d’apôtre", avait-elle écrit. Elle avait de même écrit en juin 1843: "Le Sauveur dit que nous allons faire le missionnaire parmi nos frères; nous allons, sans sac et sans bâton, envoyés par le Seigneur…" Mais M. l’abbé Brisson s’oppose avec fermeté au projet. Mère Marie de Sales Chappuis insiste, en vain. Le jeune prêtre est têtu ! Le 24 février 1845, Notre Seigneur lui apparaît cependant pour le faire fléchir, et, bien évidemment, M. l’abbé Brisson s’incline sans tarder !
Dès lors, Mère Marie de Sales Chappuis attend le moment opportun, avec confiance. Elle s’en remet à la divine volonté. Et ce moment vient bien des années plus tard. En 1868, Monseigneur Mermillod, évêque administrateur de Genève, rencontre Monseigneur Ravinet, évêque de Troyes, et lui apprend son désir de voir se fonder des religieux qui diffuseraient la pensée salésienne. Tous deux en parlent à la mère, qui y voit alors un signe de la Divine Volonté.
La même année, en décembre, l’évêque de Troyes rencontre M. l’abbé Brisson pour une toute autre affaire, en apparence : il s’agit pour le prêtre de sauver l’Institution Saint-Etienne, seul établissement scolaire catholique du diocèse, sur le point de fermer en raison de difficultés financières extrêmes. L’abbé Brisson accepte, mais il va de suite s’ouvrir de la difficulté de cette tâche auprès de Mère Marie de Sales Chappuis. Cette dernière, loin de le ralentir, le pousse encore plus avant : pour elle, le signe décisif est là, les Oblats de Saint François de Sales sont tout proches !
Elle sait qu’elle approche maintenant du terme, et que cette dernière œuvre, les Oblats de Saint François de Sales, des prêtres chargés de diffuser l’esprit salésien, couronne une vie que Dieu a voulu bien remplie ! Et ces oblats resteront chers à son cœur jusqu’à la fin de sa vie, comme elle l’exprimera à M. l’abbé Brisson : "soyez sûrs que c’est la volonté de Dieu que les Oblats existent… Il se servira d’eux pour produire de grands effets dans tout l’univers… J’aurais bien voulu voir les effets de cette œuvre, mais ce que j’aime le mieux, c’est le divin Vouloir". Le divin Vouloir… Voilà qui résume à merveille sa vie.
Les derniers instants
Vie exemplaire… Nombreux sont ceux qui veulent la rencontrer, ou lui écrivent, évêques, prêtres, laïcs, comme par exemple Catherine Lassagne, qui aidera fidèlement le saint curé d’Ars Jean Marie Vianney.

Toute sa vie elle sera restée fidèle aux commandements du Seigneur, et toute en Sa Présence, illustrant ainsi ce qu’elle avait écrit : "L’important est de se donner tout entier au moment présent : tout est là."
Et plus encore : "Il faut nous tenir comme de petits pauvres qui tendent la main au Sauveur sans prétendre avoir droit à sa libéralité, mais qui se fient à lui et sont assurés qu’ils recevront".
En 1875, elle tombe malade, et elle passe le mois d’août alitée, extrêmement fatiguée. Mais ce n’est que le début d’une longue agonie, qu’elle accepte patiemment, digne fille de saint François de Sales, pour rendre paisiblement son âme à Dieu le 7 octobre de la même année, après avoir assuré à la communauté que toujours elle resterait la Mère du monastère.
En effet, Madame la Comtesse de Ségur faisait des temps de retraite à la Visitation de Troyes. C’est là qu’elle a été inspirée pour son livre d’enfants parlant de l’âne Cadichon… La Mère Chappuis a vécu une aventure semblable. Un jour, quand elle était vieille, elle s’est promenée dans le parc du Monastère, et son petit chariot s’est renversé… Les élèves du Pensionnat, voyant la scène, se sont appitoyées sur le pauvre âne, tout en oubliant la chère supérieure !
Le Père Louis Brisson
François de Sales avait rêvé de fonder une congrégation masculine qui serait le pendant de l’ordre de la Visitation fondé à Annecy avec sainte Jeanne de Chantal. Son vœu ne fut pas exaucé de son vivant mais permit, beaucoup plus tard, au XIXème siècle de voire éclore nombre de communautés salésiennes. Parmi elles, les Oblats de Saint François de Sales ont vu le jour à Troyes, en 1874, avec l’Abbé Louis Brisson. Ce prêtre diocésain, fort apprécié par son Evêque pour son dynamisme était à la fois enseignant et aumônier du monastère de la Visitation de Troyes. C’est la supérieure de la Visitaiton qui arriva à le persuader, non sans mal, de fonder une congrégation de prêtres oeuvrant selon l’esprit de Saint François de Sales.

Il faut dire que l’abbé Brisson était un scientifique. "Ce bon abbé connaît les mathématiques comme Pascal, la mécanique comme Watt et, de plus, il a la modestie de l’esprit" a-t-on écrit à l’époque à Hector Berlioz ; et on peut voir encore en fonction une des horloges astronomiques qu’il a construites et qui fut primée à l’exposition internationale de 1900. Aussi, les intuitions spirituelles de la supérieure du monastère de la Visitation lui apparaissaient-elles souvent bien étranges. Ces deux personnes si différentes l’une de l’autre et pourtant très complémentaires furent à l’origine de la fondation des oblates et des oblats de saint François de Sales.

Emu par la condition difficile des jeunes ouvriers et ouvrières de l’époque, l’abbé Louis Brisson, fonda en 1858 des oeuvres de jeunesse, destinées à leur apporter aide et réconfort. Pour assurer leur fonctionnement il fonda d’abord la Congrégation des Sœurs Oblates de Saint François de Sales ("Oblat, Oblate" vient du latin et signifie "donné", "offert"). La première Supérieure, la Mère Léonie Aviat a été canonisée en 25 novembre 2001.
L’occasion de fonder la congrégation masculine se présenta un peu plus tard, quand l’Evêque de Troyes demande à l’abbé de redonner vie à une école catholique troyenne en train de sombrer. Après de nombreuses péripéties, l’abbé Brisson réunit des prêtres autour de lui qui acceptèrent de le rejoindre dans la vie religieuse salésienne. Ainsi, en 1875, les premiers Oblats de Saint François de Sales ouvrirent le collège Saint Bernard à Troyes.
En France, l’extension de la Congrégation des oblats de saint François de Sales fut alors rapide ; de nombreux établissements scolaires virent le jour. Parallèlement ; les Oblats acceptèrent de se voir confier des missions en Afrique du Sud, au Fleuve Orange, en Amérique du Sud puis en Amérique du Nord. Les lois de "séparation" de 1904 imposèrent en France la fermeture de toutes les oeuvres… et la dispersion des Oblats et Oblates dans toute l’Europe. Ce fait permit la création de communautés en Allemagne, Autriche, Suisse, Hollande et Italie. – Le retour de la communauté sur le sol français fut tardif et resta modeste dans son développement.

Actuellement, la Congrégation des oblats regroupe un peu moins de 800 religieux (prêtres et frères). Elle possède 8 provinces, 2 régions missionnaires. Elle a inauguré des fondations prometteuses en Inde, au Bénin et en Colombie.
En France, elle oeuvre dans des paroisses, des aumôneries et 2 établissements scolaires, Saint Bernard à Troyes et Saint Michel à Annecy).
Les sœurs oblates, également frappées par les lois d’expusion des religieux et religeuses se sont par la suite davantage réimplantées en France où leurs œuvres sont nombreuses dans le secteur éducatif et social, tout particulièrement dans le diocèse de Troyes.
Extrait du site du Collège St-Michel, Annecy
Léonie Françoise de Sales Aviat
Présentation officielle de la vie de Léonie Aviat lors de la Canonisation,
le 27 novembre 2001
LÉONIE AVIAT naît à Sézanne, en Champagne, le 16 septembre 1844. Elle fait ses études à la Visitation de Troyes, où la Supérieure du monastère, Mère Marie de Sales Chappuis, (née ici à Soyhières) et l’aumônier, l’Abbé Louis Brisson, exercent sur elle une influence décisive.


Tout commence en 1866. Nous sommes à l’époque où se développe la grande industrie. L’Abbé Brisson, apôtre au coeur ardent, avait ouvert pour les jeunes ouvrières, une maison d’accueil destinée à leur assurer une éducation humaine et chrétienne complète. Devant l’impossibilité de trouver pour ce foyer, une directrice et un encadrement stables, il décide, sous l’inspiration de Dieu, de fonder une Congrégation religieuse. Il trouve en Léonie Aviat une collaboratrice de choix, en qui il reconnaît par ailleurs une vocation religieuse. En effet la jeune fille, ses études achevées, avait quitté le monastère de la Visitation avec la ferme intention d’y revenir comme soeur converse. Mais l’Abbé Brisson et la Mère Chappuis lui conseillent d’attendre. Obéissant à ce qu’elle considère comme la voix de Dieu, elle reçoit de lui peu après un signe particulier qui ne peut ‘etre une illusion: entrée par nécessité dans une usine d’optique, un trait de lumière traverse son esprit et oriente sa décision. La vue de cet atelier peuplé de jeunes ouvrières fait naître en son coeur le désir de prendre place parmi elles pour les conseiller et les guider.

Léonie entre donc à l’oeuvre Saint-François de Sales, avec une de ses anciennes compagnes de la Visitation, Lucie Canuet. En 1868, la jeune fondatrice revêt l’habit religieux et reçoit le nom de Soeur Françoise de Sales. Ce nom est un programme, ainsi qu’elle l’exprime, en forme de prière, dans ses notes intimes:
Saint François de Sales, vous m’avez choisie pour être à la tête de cette petite troupe, donnez-moi votre esprit, votre coeur… Faites-moi part de votre union à Dieu et de cet esprit intérieur qui sait tout faire avec lui et rien sans lui.

La "petite troupe" dont elle est le guide se met sous la protection du saint Evêque de Genève et en adopte entièrement la spiritualité et la pédagogie d’où le nom qu’elle s’est choisi: "Oblates de Saint-François de Sales", c’est-à-dire offertes par toute leur vie à Dieu et au prochain.
Sous son gouvernement, la communauté grandit, les oeuvre ouvrières se développent. En même temps, s’ouvrent dans les paroisses des écoles élémentaires et, à Paris, le premier collège de jeunes filles, que Mère Aviat dirigera pendant huit ans. L’apostolat des Oblates s’étend ainsi aux différentes classes sociales, à toutes les formes d’éducation et aux missions.

Après une période d’effacement qui met en lumière sa grande humilité, Mère Françoise de Sales est, en 1893, à nouveau élue Supérieure générale, charge qu’elle occupera jusqu’à sa mort. Elle s’emploie alors à développer les ouvres de la Congrégation en Europe, Afrique du Sud et Equateur, entourant chaque communauté et chacune de ses Soeurs de son inlassable sollicitude. C’est à ce moment-là qu’elle envoie quelques religieuses à Soyhières, pour y racheter la Maison natale de la Mère Chappuis; elle-même y viendra à plusieurs reprises. En 1903, elle doit faire face à la persécution religieuse en France, y maintenir les maisons qui peuvent l’être et transférer la Maison-Mère à Pérouse, en Italie. (Soyhières deviendra alors son port d’attache.) Le 10 janvier 1914, elle meurt à Pérouse, dans la sérénité et l’abandon à Dieu, fidèle jusqu’à son dernier souffle à sa résolution de Profession:

M'oublier entièrement.
Homélie de Mgr Kurt Koch
Vouloir ce que Dieu veut.
Le message de Sainte Françoise de Sales Aviat
Homélie durant l'Eucharistie en la première Solennité de Sainte Françoise de Sales Aviat,
à Soyhières, le 10 janvier 2002
par Monseigneur Kurt Koch, Evêques

Les Saints sont les réponses de Dieu aux questions des hommes. Cette vieille sagesse s’applique en particulier à la Sainte dont nous célébrons aujourd’hui la première solennité, après sa canonisation.

En communion avec la Congrégation des Sœurs Oblates de Saint François de Sales et en particulier avec les Communautés de Troyes, de Châtel-St-Denis, de Berne et de Soyhières, je me réjouis de la Réponse que Dieu a confiée à tout le diocèse de Bâle et en particulier au Jura pastoral, par la vie et l’œuvre de Sainte Léonie Françoise de Sales.
Je me réjouis de pouvoir célébrer cette fête ici, à Soyhières même, où se trouve la Maison natale de la Mère Marie de Sales. C’est bien grâce à l’intervention significative de cette femme de grande valeur que la vie de Léonie a pris la direction que nous connaissons. En 1905, c’est ici même que Sainte Léonie a fondé une des premières Ecoles enfantines du Jura. Et c’est à la Maison Chappuis aussi que s’est tenu, par deux fois, le Chapître Général de la Congrégation des Sœurs Oblates de Saint François de Sales, réélisant comme Supérieure Générale celle qui en était la Fondatrice.
Oui, c’est ici une Terre Sainte, – et nous y écoutons la Réponse que Dieu veut donner, aujourd’hui encore, à toutes nos questions, à nos soucis et à nos besoins, à travers la vie de sainte Léonie. Nous pouvons appréhender cette Réponse si nous sommes attentifs au témoignage spirituel de la vie de sainte Léonie. Celle-ci ne témoigne pas seulement de la spiritualité de saint François de Sales, elle est aussi toute transparence pour l’Evangile de Jésus-Christ. De cet Evangile, sainte Léonie est une exégèse bien incarnée, selon une triple dimension.
Acquiescer à la Volonté de Dieu
"Seigneur, je suis à vous, faites de moi ce qu’il vous plaira". Ce témoignage personnel de sainte Léonie nous dévoile le mystère le plus profond de sa vie. Tout son être et toute son action ont été orientés par la recherche et par l’accomplissement de la Volonté de Dieu. Là voilà située sur un fondement tout à fait biblique. Dans sa première lettre aux Thessaloniciens, Paul répond à la question la plus élémentaire de la foi chrétienne, à savoirEtre en quoi consiste la Volonté de Dieu : "La volonté de Dieu, c’est que vous viviez dans la sainteté" Paul affirme ainsi que la Volonté de Dieu est finalement toute simple, et fondamentalement identique pour tous les êtres humains : la Sainteté. Car la vocation chrétienne à la sainteté ne s’adresse pas à une élite, elle est universelle.
La sainteté, ce n’est pas en premier lieu l’extraordinaire, l’inhabituel, mais le tout ordinaire, ce qui est normal pour un baptisé. En effet, à la lumière de la foi chrétienne et de son expression à travers la vie de sainte Léonie, la sainteté, c’est ce qu’il y a de plus normal ! Elle ne consiste point dans quelque action héroïque, inimitable, mais dans la vie toute ordinaire du chrétien qui se laisse transformer par l’Esprit de foi pour ne vivre que pour Dieu, avec Dieu et en Dieu. C’est pourquoi, la Sainteté chrétienne peut se réaliser en d’innombrables personnes et se vivre surtout dans l’apostolat quotidien.
Sera saint, celui qui cherche la Volonté de Dieu et qui veut y acquiescer. Ce n’est donc pas nous qui nous sanctifions, mais nous sommes sanctifiés ! Tout comme l’amour vrai suppose d’accepter de "se laisser aimer", ainsi la Sainteté chrétienne est toujours liée à une certaine passivité, à savoir l’acceptation de "se laisser aimer par Dieu" et ceci avec persévérance et confiance, même – ou surtout – dans les situations de souffrance et de Croix : "Je ne refuserai pas à mon Dieu la croix qu’il me présente".
La source la plus profonde de cette promesse de Sainte Léonie se trouve dans la conviction de sa foi : "L’épreuve est toujours suivie de la grâce. Près du Sauveur, notre cœur prend force et courage."

Ce désir profond d’accomplir la Volonté de Dieu, et de Lui sacrifier toutes ses volontés propres : voilà la source où sainte Léonie a puisé toute sa force. Ainsi elle a vécu de façon exemplaire ce que Jésus nous demande dans l’Evangile d’aujourd’hui. Prenant un enfant, Il nous le donne en exemple et nous invite même à devenir comme l’un d’eux : "Celui-là donc qui se fera petit cAcomme cet enfant, voilà le plus grand dans le royaume des cieux".
Notre expérience humaine nous apprend que l’enfant est avant tout celui qui dépend des autres. Seul, il n’est rien et il n’a rien. L’enfant est caractérisé de façon radicale par la pauvreté, l’impuissance et la dépendance. Mais dans cette pauvreté, quelle richesse s’y trouve cachée ! une richesse constituée précisément dans l’invitation faite aux autres de se laisser toucher par la pauvreté. La richesse de la pauvreté de l’enfant ne s’exprime nulle part ailleurs mieux que dans la relation de l’homme avec son Dieu. Car devant Dieu l’homme se reconnaît toujours comme enfant, dépendant entièrement de Lui, ayant tout reçu de Lui, tout, jusqu’à la dernière fibre de son être. De cela, la vie de sainte Léonie est un témoignage parlant.
Etre une "demeure de Noël" pour la Parole du Christ
Cette disposition de vivre comme un enfant en présence de Dieu, ne me rappelle pas seulement la petite voie d’enfance spirituelle de Thérèse de Lisieux. Elle m’introduit aussi, et bien plus, dans le profond mystère de Noël. Car si nouspouvons vraiment vivre en enfant de Dieu, c’est uniquement parce que le Fils de Dieu Lui-même s’est fait Homme. Saint Athanase a déjà exprimé cette dimension sotériologique de l’Incarnation divine: "Si le Fils de Dieu n’avait pas été vrai Dieu, l’homme , uni à une créature, n’aurait pas pu être divinisé." Ce n’est sûrement pas un hasard que la fête de Sainte Léonie tombe en ce temps de Noël. Sa devise : "M’oublier entièrement" n’est-elle pas marquée du sceau de ce mystère de Noël, mystère de l’Incarnation de Dieu. Tout comme Jésus Christ a pour ainsi dire "oublié" sa condition divine pour descendre dans les profondeurs de notre monde marqué par la mort, dans les ténèbres ou l’humanité attend avec impatience la Lumière d’En-Haut, ainsi sainte Léonie a voulu, elle aussi, s’oublier entièrement pour ne plus vivre que pour les autres, surtout pour les jeunes ouvrières, et pour être ainsi entièrement à la disposition de Dieu.

"M’oublier entièrement" – C’est le testament spirituel de Sainte Léonie. C’est en même temps un grand défi pour le monde d’aujourd’hui. Car le mot-clé, le mot-choc des hommes contemporains n’est sûrement pas l’oubli de soi ! Leur mot-choc, électrisant, sera plutôt réalisation de soi, autodétermination. En effet, l’auto-détermination est devenue aujourd’hui la valeur suprême, à tel point que les hommes ne veulent pas seulement déterminer eux-mêmes la manière et le moment de leur propre mort, mais encore ils croient pouvoir déterminer eux-mêmes la vie et la mort de l’enfant non encore né.
En face de l’évolution prise dans notre monde par cette notion d’autodétermination, le défi de sainte Léonie résonne comme une voix venue d’un autre monde, ou plus exactement, de ce monde dont nous parle aujourd’hui saint Paul et qu’il propose pour orienter notre vie : "Du moment que vous êtes ressuscités avec le Christ, recherchez ce qui est en haut, là ou se trouve le Christ, assis à la droite de Dieu ; c’est en haut qu’est votre but, non sur la terre" (Kol. 3, 1-2).
C’est ainsi que nous pouvons percevoir le sens profond de cette parole de vie : "M’oublier entièrement". Ce ne sera possible qu’à celui qui aura trouvé une autre vie, un monde nouveau ; ce ne sera possible qu’à celui qui habite à l’intérieur du Mystère de Dieu, qui demeure en Dieu. Allant plus loin encore, la vie de sainte Léonie nous montre que l’essentiel est que Dieu habite en nous ! Car "m’oublier entièrement" signifie se vider entièrement de soi-même, afin de permettre la réalisation du vœu de saint Paul que nous avons entendu dans la lecture d’aujourd’hui : "Que la parole du Christ habite parmi vous dans toute sa richesse"
Tous, nous sommes appelés à devenir nous-mêmes une demeure de la Parole du Christ, crêche vivante que ce temps de Noël évoque. Mais ceci n’est possible que si nous désencombrons notre cœur, si nous nous oublions nous-mêmes entièrement. Alors, nos cœurs jubileront selon le souhait de saint Paul : "Chantez à Dieu, dans vos cœurs, votre reconnaissance, par des psaumes, des hymnes et des chants inspirés par l’Esprit"(Kol 3. 16b). Il y a des vérités qui nous portent et nous soutiennent quand nous nous mettons à les chanter, quand elles nous font chanter ! Et surtout les vérités de notre foi : oui, en chantant, la foi approfondit sa propre vérité – et avant tout la vérité du message de Noël : l’Incarnation de Dieu. Le chant de notre foi nous fait pressentir les raisons les plus profondes de la joie et de la reconnaissance, celles qui ont fait vibrer sainte Léonie et qui l’ont poussée à s’oublier entièrement pour vivre au service des autres.
Hosties vivantes dans le monde
Vivre pour les autres, voilà le sens que donne Sainte Léonie à cet oubli de soi : "Travaillons à faire le bonheur des autres". Ce conseil tout imprégné de l’esprit de saint François de Sales a pénétré aussi la vie de sainte Léonie. Elle a consacré son cœur à l’évangélisation de la jeunesse ouvrière, et ceci à l’époque ou la révolution industrielle a dominé toute l’Europe. Ainsi sa vie a traduit concrètement le message novateur et "bousculant", comme un signe pour son temps, de l’encyclique Rerum Novarum du pape Léon XIII : la redécouverte de la dignité du travail humain.
En ce temps-là, la ville de Troyes était devenue un centre important de l’industrie textile. De très nombreuses femmes, des jeunes filles, voire des enfants, y étaient employées et livrées à elles-mêmes. Devant cette misère humaine, le Père Louis Brisson, aumônierdes Sœurs Visitandines à Troyes (précisément là où se trouvait la Mère Marie de Sales) , réagit en créant des foyers et des lieux de travail pour ces jeunes filles. Afin de confier l’organisation de ces Œuvres ouvrières à des mains expertes, il envisage la fondation de la Congrégation des Sœurs Oblates de Saint François de Sales. En Léonie Aviat il trouve la première pierre de l’édifice. Devenue Mère Françoise de Sales, Léonie fut bientôt élue (le 30 octobre 1868) première Supérieure générale d’une Congrégation qui se répandit bien vite en France et à l’étranger. Vivant de l’esprit contemplatif de l’Ordre de la Visitation, elle s’adonne en même temps à l’apostolat selon la spiritualité du saint Evêque de Genève, François de Sales. Ainsi elle transmet à son temps le vieil idéal bénédictin : Ora et labora. Comme saint Benoît, sainte Léonie voulait servir Dieu et dans la prière et dans l’apostolat d’une vie active : elle voulait se mettre entièrement à sa disposition : "M’appliquer à être le petit instrument de Dieu".

Le nom de la nouvelle Congrégation exprime bien ce fil rouge de l’œuvre de Sainte Léonie : Sœurs Oblates de Saint François de Sales. Ici se vérifie : Nomen est omen ! car Sainte Léonie ne voulait être rien d’autre qu’une Oblate, une offrande, réalisant par sa vie le don de soi à Dieu et au prochain. Nul doute que les racines profondes d’un tel programme de vie se trouvent dans le Mystère de l’Eucharistie.
N’est-ce pas dans l’Eucharistie que nous célébrons le "M’oublier entièrement" de Jésus, celui qui l’a conduit à la Croix ? Alors, cette actualisation du don de soi de Jésus Christ sur la Croix conduit tout naturellement vers le don de soi de l’Eglise qui célèbre cette Eucharistie ; don de soi au service du monde, par l’offrande quotidienne, comme une hostie vivante, au milieu du monde.
Vocation universelle à la Sainteté
Voilà la triple Réponse que le Dieu vivant nous donne aujourd’hui, à travers la vie et la canonisation de Sainte Léonie.

Pour cette Réponse, sachons être reconnaissants, et de tout cœur !. Sachons aussi découvrir dans cette canonisation une invitation à renouveler notre propre réponse à l’appel de Dieu.
Car tous, nous sommes appelés à la Sainteté. Le deuxième Concile du Vatican a insisté grandement sur cet appel universel à la sainteté ; tout un chapitre de la Constitution dogmatique sur l’Eglise a été consacré à cette idée directrice, décisive pour toute vie chrétienne : "Tous les fidèles du Christ, quel que soit leur état ou leur rang, sont appelés à la plénitude de la vie chrétienne et à la perfection de la charité." Jean-Paul II reprend cette affirmation du Concile dans son Exhortation apostolique : "Novo Millenio Ineunte", texte écrit à l’occasion de la clôture de l’Année Sainte et donné comme programme fondamental pour la pastorale des années à venir. Le Saint Père nous y rappelle – comme étant la priorité pastorale – notre vocation commune à la Sainteté : "Et tout d’abord je n’hésite pas à dire que la perspective dans laquelle doit se placer tout le cheminement pastoral est celle de la sainteté."
La sainteté chrétienne se réalise dans notre appartenance à Dieu, le seul vrai Saint, le "trois fois Saint".
Dieu seul est Saint ! et nous, les hommes, nous ne pouvons envisager de parvenir à la sainteté qu’en nous enracinant totalement, entièrement en Dieu. Nous parlons de Dieu quand nous parlons des saints. Car c’est là qu’est donné, le plus en profondeur, ce qui conduit l’Eglise à avoir le courage de déclarer Saint un être humain, celui en qui Dieu a été accueilli en plénitude.Un Saint, c’est un homme si ouvert à Dieu, si réceptif, que Dieu peut vraiment venir en lui : faire Son Avènement, Son Avent. Quand nous vénérons une Sainte, c’est Lui que nous vénérons et que nous louons. Plus exactement, nous louons Son Avènement Glorieux dans cette personne. C’est ce que nous chantons dans la Préface pour la fête des Saints : "Car tu es glorifié dans l’assemblée des saints : lorsque tu couronnes leurs mérites, tu couronnes tes propres dons."
Voilà bien ce que Sainte Léonie nous recommande si instamment : Accomplir en tout la Volonté de Dieu. Son témoignage de foi nous provoque et nous invite à chercher aujourd’hui encore la Volonté de Dieu pour vivre en profonde communion avec Lui. Cette appartenance à Dieu nous est offerte au Baptême. C’est lui qui nous incorpore au Christ et nous fait entrer dans la Sainteté de Dieu. "Devenir saints" et "vivre en BaptisVoés" c’est identique.
Demandons à Sainte Léonie de nous accompagner par sa prière et son intercession, sur ce chemin de la Volonté de Dieu, afin que nous puissions dire, comme elle : "Seigneur, je suis à vous, faites de moi ce qui vous plaira."
Amen.